La “beauté”

 

                Le 7 avril 2003 je me présentais au salon de l’Académie “ARTS-SCIENCES-LETTRES” à Neuilly, un peu perdue, sans connaissances particulières, très heureuse mais effrayée d’apercevoir tant d’œuvres magnifiques qui remettent toujours en question sa propre création ! Et le destin m’a fait croiser un personnage hors du commun.

                 J’étais devant ma toile, “il” est venu vers moi et m’a dit : “Bonjour, c’est vous l’artiste !” : “ oui” ai-je répondu, angoissée par la question. Mais son doux regard et ses paroles encourageantes ont suffi pour me mettre à l’aise et faire disparaître mon angoisse. Nous avons parlé de ma peinture et du salon comme si nous nous connaissions déjà. C’était à la fois simple et énorme, magnifique et magique, j’étais bien. Mais qui était cet homme ? Il s’est alors présenté : Marcel de Villemoisson, commissaire du salon”.

                 Je n’ai jamais oublié ce moment. La magie existe puisqu’il y eut d’autres rencontres et je découvris que cet homme, qui m’impressionnait par sa culture, sa simplicité, son dévouement, avait un cœur “gros comme çà”, qui vibre et vit quand il parle, qui pense… aux autres, qui écoute… les autres, qui regarde… les autres et qui aime… les autres tellement, que j’ai attendu longtemps avant de découvrir que lui-même était un artiste et quel artiste !!! Il ne me parlait jamais de sa peinture!!! 
Les années ont passé et aujourd’hui je l’appelle simplement “Marcel”.

                 Habituellement, c’est sur la toile que je parle de la vie, des êtres qui me touchent et j’essaye de n’y exprimer que “la beauté” (qualité de ce qui est beau). Mais comment “décrire” une beauté d’âme quand il me faut poser les pinceaux et que je n’ai plus que les mots ! Par bonheur, il me reste le cœur. S’il y a encore des personnes qui ne te connaissent pas.

                “Marcel”, je voudrais leur dire que tu es sans artifice, tu n’aimes pas que l’on parle de toi, tu baisses la tête et même tu rougis, je l’ai vu. Pourtant ta peinture que j’aime et que j’admire te ressemble, elle a une âme ; elle vit, elle rit, elle pleure, elle est douce, elle ne triche pas, elle est pleine d’humilité, elle est passionnée, déterminée et tellement humaine : “elle est belle”.

                 Voila, ma toile est terminée, enfin presque, il manque la touche finale, la dernière avant la signature : Danielle, ta douce étoile, ta lumière, fidèle et dévouée, qui tous les jours t’accompagne.

 

Francisco Goya a dit :

“il n’est pas question de comprendre, mais d’aimer”

Fait à Auragne, le dimanche 18 septembre 2011

 Lisette DUFAUR-MOURENS